Un mur comprend deux parois : la partie visible et celle qui reste
invisible. Tel un passe-muraille, Paul Santoleri, possède le don
singulier de nous entraîner dans la quatrième dimension, de l'autre côté
de ses murs mirifiques. En éternel poète, un brin mystique, il nous
ouvre un passage entre le monde physique et le monde sensible des
choses…
Ses installations juxtaposent peintures murales, graffs, collages,
incrustations, céramiques et jeux de lumières et donnent ainsi une
nouvelle âme au lieu. Du sol au plafond, l'artiste improvise une
histoire, dans laquelle les obstacles et les particularités de l’espace
deviennent un prétexte à enrichir son récit. Ses créations aux formes
douces et généreuses, entre paysages aquatiques et visions urbaines,
envahissent l'espace tridimensionnel de la galerie. Ses tracés malicieux
faits de courbes bienveillantes nous aspirent et nous guident dans des
tourbillons de luxuriants dessins aux accents surréalistes. Les détails
sont foisonnants et vivaces. De l'infiniment grand, nous voyageons vers
l'infiniment petit, en essayant de pénétrer son œuvre par le dernier
point de fuite sans jamais l'atteindre… Ruse de l'artiste pour nous
faire pénétrer dans son univers, ou illusion d'optique ?
Et voilà que nous nous retrouvons soudainement collés au plafond, nous
sommes aspirés de l’autre côté des murs, nous quittons le plancher pour
laisser notre imaginaire vagabonder entre les parois, à la rencontre des
réalités et des chimères de notre siècle. Nous glissons peu à peu dans
un rêve éveillé et nous traversons le mur de notre inconscient, pour
entrevoir de l’autre côté un monde réellement merveilleux…
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Paul Santoleri / Photo : ©Philippe Bonan |
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Installation Throatflower / Paul Santoleri |
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Détail Fresque de Paul Santoleri, Psyckoze et Nunca, Bagnolet 2009 |