Street art : « rue Popof », une exposition d’Artof Popof @
Galerie ligne 13,
du 21 septembre au 21 octobre 2011
du 21 septembre au 21 octobre 2011
A partir du 21 septembre 2011, Artof Popof construit sa ville
Galerie Ligne 13 et questionne le rapport de l’humain à l’urbain à travers une
série de ses derniers travaux - dessins et de toiles - réalisés en 2011.
Artof Popof est né en Union Soviétique en 1975, pendant la guerre
froide, entouré d’artistes et d’intellectuels issus du mouvement
non-conformiste. Dès 89 il participe activement au mouvement graffiti en France
et collabore avec la MAC. L’artiste tire son énergie de l’agitation de la rue
et cultive son imaginaire dans le bourdonnement de la cité. Sa peinture décrit avec
finesse les lumières et les matières de la ville. Sa cité est vivante et hantée
d’histoires. Artof Popof construit son univers entre tags, portraits,
architectures, textes et textures. On voyage dans sa Cityzen, on s’évade dans
ses rues colorées, à travers ses perspectives et ses motifs. La ville s’éveille
dans ses lumières et ses bruits. Une foule se presse et se croise. Tout ici est
indiqué, signalé ou suggéré. L’image est omniprésente, elle envahit l’espace,
dirige, informe et distrait. Popof imprime sa poésie sur ses constructions,
inspiré par la matière et le mouvement.
Artof
Popof, l’être urbain
Au
fil du temps la ville tisse sa toile. Sans répit elle gagne du terrain. Ses
perspectives s’évadent en traits de fuites dépassant l’horizon. Du goudron
plein les poumons la ville pousse, tousse, glousse, elle vie et vibre. Elle se
saigne et se soigne, elle se transforme, elle cicatrise. Sur les lignes de sa
main, entre les lignes à haute tension et les lignes de chemin de fer, des
rangées d’humains dérangés s’entrechoquent. Cloisonnée dans ce labyrinthe,
creusée au bulldozer, une armée inconsciente s’agite.
En
premières lignes, au pied du mur, la règle c’est marche ou crève. Il faut
s’aligner, filer droit et garder la ligne. Entre les codes barres et les routes
barrées, entre les barreaux et les cages d’escaliers, il faut avancer, se
battre, même si on nous pousse dans les cordes. Dans cette architecture
chaotique, il faut se fondre dans le décor, être un pixel sur l’écran, juste un
point… à la ligne.
Mais
à chacun sa ligne de conduite, à chaque grain sa folie. Sur cette terre peu
fertile, lui n’est qu’une petite graine d’homme. C’est un être urbain issu
d’une longue lignée de piétons pas sages. Il ressemble trait pour trait à son
père, il a le même attrait pour l’essence poétique et les sens interdits. Cette
ville est sa zone, il en est le city-zen. Il a apprit à lire entre ses lignes,
a dompter sa nature féroce. Libre comme l’Art il traverse en dehors des clous
et saute les barrières. C’est un funambule, qui danse sur le fil du rasoir et
qui coupe à travers champ. Il ne veut pas tomber dans le panneau, alors là où
tout est indiqué il réécrit son scénario et le tague sur les murs en lettres
capitales, pour ne pas capituler.
Au
fil du temps la ville tisse sa toile, lui il la peint. Dans ce bric-à-brac
l’être urbain braque les briques et se répand comme une trainée de poudre. Il
esquisse un mouvement, laisse sa trace, marque son temps à l’encre indélébile.
Il peint frénétiquement et se tut à la tâche, goutte que goutte. Il trace son
sillon sur le bitume, cultive le béton, y fait germer les fleurs de pavé. Le
graffiti, c’est l’art du peuple, c’est l’icône vrai sur fosse sceptique. Entre
cri acrylique et écrit décrié, cet art emmuré a mûri, il a grandi, il est
devenu majeur, et c’est un d’union que trace son marqueur.
L’exposition s’accompagne de
la sortie d’un ouvrage
dans la collection Opus délits chez Critères Editions
intitulé
« Libre comme l’Art ». 2 séances de dédicaces
de ce livre aura lieu pendant
l’exposition les dimanches 2 et 16 octobre 2011.