« J'ai commencé le graffiti étant adolescent, au fil des années je
peignais de plus en plus de fresques sur les murs autorisés jusqu'à la
découverte des friches industrielles. Les friches sont des lieux chargés
d'histoire où il se dégage une atmosphère particulière, l'on si sent
hors du monde. Il est intéressant de voir que chaque lieu a un vécu et
un décor différent. Ainsi, peindre ces lieux où la nature reprend ses
droits, où le mur s'effrite aux couleurs passées, crée une ambiance à
mes graffiti, puis le fait que le lieu soit vierge permet d'en retirer
une photo unique. Aujourd'hui je ne peins quasi jamais plus de murs
légaux, je préfère peindre un store, un train, des friches, coller des
affiches car les supports sont vierges.
Anis |
Ma peinture dans le graffiti se traduit en tags abstraits décomposés,
remplis de volutes se repassant les unes sur les autres. Elle est
toujours accompagnée de tètes de personnages naïfs et de motifs
enfantins, le but est de créer un ensemble où les éléments communiquent
entre eux comme, par exemple, des yeux qui se regardent entre des
lettres abstraites. J'aime bien y ajouter également une touche
d'organisme comme des pochoirs de feuilles de lierres.
Anis |
De plus, notre peinture dans le monde du graffiti est différente car
nous associons peinture à l'acrylique et aérosol. Les remplissages sont
essentiellement aux rouleaux, (peinture trouvée dans la rue) ce qui crée
un rendu plus artistique moins parfait et plus monumentale.
Anis |
Avec Snez, à la suite d'un voyage en Argentine en 2007, nous avons
agrandi notre collectif « LF » à des Argentins, des Chiliens et des
Canadiens, nous peignons et faisons des expositions partout dans le
monde. Ce premier voyage nous à énormément influencé par le fait qu'ils
peignent essentiellement aux rouleaux et qu'ils ajoutent une quantité de
motifs incroyables. J'y suis retourné quatre mois en 2010, pour y
faire des expositions et peindre comme un ouf ! »